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Type
Print
Année
2018
Etiquette
AH
Pages Blanches, le premier roman, se compose de pages totalement vierges. C’est un livre silencieux, ouvert, qui invite à la projection, à l’imaginaire, ou simplement au vide. Les critiques que j’ai inventées pour l’accompagner sont unanimement élogieuses : elles saluent l’audace, la pureté et la profondeur d’un geste minimal.
Pages Noire, le second, reprend exactement le même principe, mais cette fois les pages sont intégralement noires. Rien n’a vraiment changé — le vide est simplement devenu plus visible, plus radical. Et pourtant, les critiques sont toutes négatives : elles dénoncent l’arrogance, l’absurdité ou la paresse.
À travers ce contraste, le projet interroge la vitesse à laquelle tout peut basculer : d’un succès salué à un rejet complet, d’un “premier roman audacieux” à “une honte littéraire”.
Le passage de Pages Blanches à Pages Noire raconte la difficulté d’un jeune auteur à poursuivre après un premier succès, la peur de décevoir, et la violence d’un regard critique qui, en une phrase, peut ériger ou démolir.
C’est une œuvre sur le vide, mais aussi sur la perception, l’attente, et la fragilité du geste créatif dans un monde où tout se joue trop vite.
“Une seule mauvaise critique efface cent éloges.”
— Plutarque